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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
19 avril 2012

U. - Si ce n'est Hitler, c'est donc Staline, et en pire, bien sûr

     Observons maintenant la manière dont Ernst Nolte rend compte des différences ou des ressemblances qu'il trouve entre l'épuration réalisée par Hitler à l'encontre des SA (la partie plébéienne des extrémistes de droite) et les prétendues exécutions de masse qui auraient succédé au double attentat contre Lénine et Ouritzki :
     "[En Allemagne] On exécuta, par vengeance ou en guise d'avertissement, toute une série de gens qui n'avaient pourtant aucun lien avec la SA ou qui n'étaient aucunement impliqués dans de possibles projets des milieux conservateurs : Gustav von Kahr, âgé de 73 ans, et Klausener, le président de l'Action catholique, étaient de ceux-là ; la femme de von Schleicher fut tuée à ses côtés. Il n'existe pas de différences fondamentales avec les exécutions de masse qui suivirent les attentats contre Lénine et Ouritzki, et on ne peut même pas faire état, comme excuse, d'une situation de guerre civile aiguë." (page 262)

     Or, comme nous l'avons vu, l'essentiel des drames survenus en Russie soviétique au temps de Lénine provenaient, outre la continuation de la guerre contre les menées impérialistes franco-britanniques, de la politique de la terre brûlée menée par les koulaks, et de leur révolte à main armée contre les représentants du pouvoir central majoritairement établi. C'est donc cette guerre civile effective - dont Nolte reconnaît qu'elle était absente en Allemagne où l'on élimine, par ailleurs, des personnes dénuées de toute attache avec les SA - qui permet de comprendre l'ampleur du nombre des victimes qui, de plus, se partagent entre les deux camps, alors qu'en Allemagne, les violences n'ont guère été qu'à sens unique.

     Ce contraste entre les deux situations n'empêche bien sûr pas Ernst Nolte d'accréditer sournoisement leur identité :
     "On pouvait désormais dire du régime national-socialiste lui aussi que l'alfa et l'oméga de son art de gouverner consistaient à fusiller." (page 262)

     Une fois atteinte cette forme douteuse d'égalité, il ne reste plus qu'à rebasculer la charge initiale sur le seul régime soviétique en la multipliant par un facteur qui se comptera en milliers. Voici ce que cela donne :
     "Il n'est guère douteux, au moins depuis les révélations de Khrouchtchev lors du XXème Congrès, que Staline ait été en personne à l'origine de l'assassinat de Kirov, le 1er décembre 1934, créant ainsi les conditions d'une épuration du parti à côté de laquelle le modèle hitlérien se trouve ramené à des proportions presque microscopiques." (page 265)

     Evidemment le rapport Khrouchtchev - qui, comme le savent celles et ceux qui l'ont véritablement lu, est très largement écrit à la louange de Staline - ne permet en rien d'aboutir à cette aberration de devoir aller chercher avec un microscope les meurtres dus à Hitler, tandis que ceux de Staline seraient tout de suite visibles à l'oeil nu. A moins que l'on ne veuille parler de l'oeil nu qui caractérise cette imbécillité remarquable que produit la puissance de feu médiatique de l'idéologie dominante sur les pauvres petites consciences citoyennes de ce début de vingt-et-unième siècle.

     Au surplus, à l'époque de l'assassinat de Kirov (1er décembre 1934), la guerre civile, pour peu qu'il lui arrive encore de se manifester en tant que telle, n'a plus du tout l'intensité qu'on lui connaissait antérieurement en Russie soviétique. Ernst Nolte ne peut lui-même qu'en convenir :
     "Mais, à partir de l'été 1933, la situation dans le pays s'était considérablement détendue, la bonne récolte qui s'annonçait y contribuant pour une large part. Personne ne pouvait plus mettre en doute que le premier plan quinquennal avait effectivement été mené à bon terme en quatre ans, et l'on se disait avec une confiance grandissante qu'à l'avenir il ne serait plus nécessaire que des millions d'êtres humains meurent de faim afin que le parti et l'Etat puissent atteindre leurs grands objectifs." (page 266)

     "[...] meurent de faim", selon Ernst Nolte et comme vu précédemment, des suites des agissements criminels des koulaks mettant à feu et à sang leurs propres blés et bétails...

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