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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
8 juin 2012

7. Hitler-Staline : un mariage de raison ou un mariage d'amour?... Voilà où nous en sommes

     Après avoir évoqué ce premier chapeau des Guignols du totalitarisme sous lequel s'établit le lapin de rien moins que 15 millions de victimes du débutant Mao, nous allons nous tourner tranquillement vers le second chapeau sous lequel va se produire ce qui est un remake assez réussi de ce que la psychanalyse appelle : la scène primitive. En effet, ce petit bout de cinéma est construit de façon à produire un traumatisme aussi fondamental et marquant que possible : de ces drôles de coups de couteau qui font une cicatrice dont on ne se débarrasse plus jamais...

     Ne perdons pas de vue ce qu'Hannah Arendt vient de nous dire à propos de ces 15 millions de victimes de l'une des deux variantes d'un objet aussi improbable (nous allons voir pourquoi) que le "totalitarisme" : "...quinze millions, soit environ 3% de la population en 1949, rien d'une amplitude comparable aux pertes en vies humaines de la 'seconde révolution' de Staline..."

     Arrivés à cet endroit, nous commençons effectivement à nous inquiéter un tout petit peu tout de même... Car, il faut faire une première remarque. Certes, il était question, sans preuve, de 15 millions de personnes dites victimes. L'énormité invite aussitôt à d'abord se poser la question de savoir de quoi ces personnes ont été victimes : de spoliations, de punitions, d'emprisonnements, ou alors, mais alors dans quel monde sommes-nous... d'un assassinat collectif ? Quand, en France,  on dénombre 4 millions de victimes du chômage, nous n'avons certes pas tendance à nous rendre dans les cimetières pour entretenir leurs tombes et leur porter des fleurs...

     Or, comme nous le voyons aussitôt, l'arrivée de Staline après l'évocation des "victimes" de Mao transmute le vin en sang, et les "victimes" en "pertes en vies humaines". Désormais, nous n'aurons plus le moindre doute : les victimes sont des morts. C'est déjà cela de gagné après l'aveu d'une absence totale de documents...

     Mais les cadavres?... Eh bien, cela se trouvera très discrètement monté en épingle dans les ébats de la scène primitive qui se dérouleront bientôt en permanence sous le second chapeau des Guignols du totalitarisme... Commençons par ceci (page 200) :
     "En tout cas, il a toujours été clair que la 'pensée' de Mao Tsé-toung ne s'est pas développée selon les voies tracées par Staline (ou par Hitler, en l'occurrence), qu'il est profondément un révolutionnaire et non un assassin."

     D'abord, nous retrouvons la marque de la connerie ordinaire qui permet d'enjamber immédiatement la petite question des preuves : "il a toujours été clair que..." Ensuite, nous avons la confirmation de ce que les victimes sont effectivement des personnes mortes puisque, si madame Hannah Arendt reconnaît alors que Mao n'est pas un assassin, c'est pour bien nous faire comprendre que Staline, lui, en est un. Et puis, il y a cette magnifique parenthèse par laquelle le vrai deus ex machina des Guignols du totalitarisme apparaît sur la scène qui se prépare : Hitler. Pour lui, pas de millions de morts, rien du tout. Inutile : il y en a tellement de preuves que cela n'intéresserait sans doute personne...

     Mais surtout pas madame Arendt qui a pourtant commencé à travailler sur la question du prétendu totalitarisme en 1945, quand sautait au visage du monde entier la quantité, démentielle dans son horreur,  des victimes judéo-bolcheviques du nazisme... en Europe même, par exemple.

     Alors, la scène primitive en cours d'installation?...

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