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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
11 juin 2012

4. Variations sur la "connerie" ordinaire

     Restons dans ce même deuxième paragraphe de la page 198 du beau livre de notre amie Hannah : "En d'autres termes, si l'on a toujours su que les publications soviétiques officielles avaient des fins de propagande et n'étaient nullement sûres, il apparaît maintenant que les sources sûres et le matériel statistique n'ont probablement jamais existé nulle part."

     Ceci est donc la dernière phrase... de ce deuxième paragraphe dont toutes les citations jusqu'à présent utilisées proviennent. Il s'offre bravement en conclusion de ce merveilleux exercice de logique que nous avons pu voir se déployer devant nous : "En d'autres termes"...

     Quels sont-ils donc, ces "autres termes"? Voici tout d'abord, et c'est en effet un personnage essentiel du système des préjugés : "on". Si "on" donne la part belle à "on", "on" est tout à fait sûr d'arriver à des preuves retentissantes et qu'"on" ne pourra guère contester puisqu'"on" fait partie, qu'"on" le veuille ou pas, du "on" lui-même.

     Bon, et alors ce "on" qui nous met dans sa poche pour pas cher, à quoi est-il chargé d'apporter sa garantie en tant qu'il est sujet? A ceci : "on a toujours su que..." C'est sûr qu'"on" y est depuis longtemps dans ce monde. "On" n'a pas de date de naissance, et "on" va certainement nous (mettre un "nous" dans ce contexte, c'est déjà faire une énorme concession, évidemment!) suivre jusqu'à la fin des temps.

     Mais, il n'est pas possible d'éviter la question suivante : ce "on" qui a "toujours su que", n'est-ce pas ce drôle de personnage qu'"on" appelle un "con"? Ou, pour ne pas faire injure à tous les "cons", au plus parfait d'entre eux?

     Ceci dit, "on" n'ayant pas de féminin, madame Hannah Arendt est bien sûr tout à fait hors de cause.

     Le vrai "con", n'a certes pas besoin du savoir en tant que tel : il a "toujours su que"... Parlez-lui de n'importe qui, de Staline par exemple, le "con" a "toujours su" que Staline avait fait plusieurs dizaines de millions de victimes, si pas cent... Comme cela lui vient de "toujours", le "con" ne s'en remettra "jamais", sauf à accepter de bien vouloir devenir un tout petit peu moins "con".

     Evidemment, toutes celles et ceux qui ont cru pouvoir se porter garant(e)s des éminentes qualités intellectuelles de l'ouvrage de madame Arendt, ou bien sont des fripouilles, ou bien sont des... et plus ou moins indécrottables.

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