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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
16 mars 2012

30. Kaganovitch ?... Beaucoup trop stalinien pour n'être que stalinien

Nous tenons l'oiseau rare : Kaganovitch.

Au beau milieu de l'énumération des postes qu'il a pu occuper grâce à Staline entre 1922 et 1933, Robert Conquest nous apporte cette précision :
"[...] premier secrétaire en Ukraine de 1925 à 1928 (il fut déplacé à la suite des revendications des Ukrainiens, auxquels, à cette époque, Staline était disposé à faire des concessions); [...]." (coeur du neuvième paragraphe)

Encore cette fâcheuse habitude qu'a ce dernier d'user de modération : ça en devient fatiguant. Mais, fâche-toi donc, Joseph ! Rejoins le portrait que Robert veut donner de toi ! Modération par-ci, modération par-là : tu n'es pas drôle, tu sais !

Et maintenant, mesdames et messieurs : Kaganovitch, le "plus stalinien de ces promotions des années 20" !... Attention, le voici :
"Bien qu'un peu superficiel dans son approche des problèmes, Kaganovitch était un brillant administrateur." (début du dixième paragraphe)

C'est vrai, que ça fait froid dans le dos !... Parce que, bien sûr, l'administration, sous l'autorité de Staline, ce ne peut être que l'administration du... crime (quelques milliers par jour, entre le fromage et la poire). Par voie de conséquence, pour y être "brillant", il faut savoir tenir les grands couteaux de la bonne manière. C'est ce que Kaganovitch pouvait réussir à merveille (phrase immédiatement suivante) :
"Doué d'un esprit lucide et d'une volonté opiniâtre, il n'était limité dans ses actes par aucune des entraves qui retiennent la plupart des êtres humains."

Sans tabou !... Depuis un certain président de la république française qui a fait massacrer par dizaines de milliers le peuple libyen, nous connaissons cela très bien : jusque-là, rien que de tout à fait compréhensible et méritoire...
"Cruel et brutal, il était absolument inaccessible à la pitié." (suite et fin du dixième paragraphe)

Pour Sarkozy, c'est effectivement démontré, et les cadavres n'en sont d'ailleurs pas encore tout à fait refroidis...

Mais, pour Kaganovitch, quels sont les faits incriminés ? Robert saura-t-il nous le dire ?... Oui, et, ici, les âmes sensibles sont évidemment priées de s'abstenir, même celles qui auront réussi à surmonter, sans sourciller, les images télévisées produites à partir du massacre réalisé sur la personne du leader libyen. Car il y a boucherie et boucherie... Voilà celle qu'aura tenue le petit père Kaganovitch :
"Pendant l'épuration [rien qu'un carnage, bien sûr], il adopta la position extrême voulant que l'intérêt du Parti justifiât tout. Le fixant de « ses yeux bleu acier », il dit à un industriel que le nettoyage du Parti ne pouvait se faire sans quelques erreurs : « Quand on abat une forêt, les copeaux volent. » Il ajouta qu'un bolchevik devait être prêt à se sacrifier pour le Parti : « Oui, prêt non seulement à sacrifier sa vie mais à faire abstraction de sa dignité et de sa sensibilité. » Ses discours foisonnent eux aussi d'appels à l'inflexibilité et au sacrifice."

Puisqu'il ne pouvait s'agir que d'appels aux meurtres... Décidément, tout y est, y compris le bleu acier de ses yeux... D'un côté tous ces cadavres... Et de l'autre ce bleu... Avec, au beau milieu, un "industriel" bien choisi.

Mais encore, pour finir, le coup de pied de l'âne :
"Lorsqu'il fut lui-même relevé de ses fonctions en 1957, dans des conditions beaucoup moins tragiques, il téléphona à son vainqueur pour le supplier de lui laisser la vie sauve. On peut donc en conclure sans difficulté que c'était une brute et un lâche."

D'où nous déduisons, nous, avec un esprit de suite qui nous vient de tant et tant d'années de soumission à tous les délires antistaliniens, qu'une fois encore Staline aura frappé... Il n'y a qu'un petit ennui : en 1957, il était mort depuis quatre ans.

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