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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
5 février 2012

70. La mise en cause de Staline par Robert Conquest : rien qu'un aveu d'impuissance

Il y aurait donc eu cette affirmation de Boukharine :
"[...] entre 1930 et 1932, nous procédions à l'extermination massive d'hommes sans défense, avec leur femme et leurs enfants." (fin du trente-neuvième paragraphe)

D'où Robert Conquest a-t-il tiré cette phrase massacrante ? D'un entretien privé qu'aurait eu Boukharine... Avec qui, dans quelles circonstances ? Nous sommes renvoyés à une note de bas de page, où nous lisons :
"Nicolaevsky, Power and the Soviet Elite, op. cit., p. 18."

Selon la version anglaise de Wikipedia, Boris Nicolaevsky était un menchevik qui avait participé à la Révolution d'Octobre, puis s'était opposé à la ligne définie par Lénine jusqu'à être arrêté en 1921, et envoyé en déportation un an plus tard. Par la suite, après avoir séjourné en Allemagne, il avait émigré aux Etats-Unis, où il arrive en 1942. Le livre qui nous occupe y a été publié en 1965.

Ce personnage est donc un de ces "transfuges" qui se sont donné la tâche de retravailler l'Histoire de leur pays d'origine depuis le camp d'en face...

Nicolaevsky a très bien pu bénéficier d'une confidence directe de Boukharine. À moins qu'il ait recouru aux bons soins d'un tiers... Robert Conquest n'éprouve pas le besoin de nous en dire plus.

Quoi qu'il en soit, nous constatons que nous en sommes à devoir aller chercher la preuve d'un crime d'Etat, qui aura fait des victimes par millions, dans une confidence recueillie par nous ne savons qui, auprès d'un Boukharine qui n'en aurait parlé nulle part ailleurs...

C'est d'ailleurs ce que Robert Conquest est contraint d'avouer avec plus que du dépit...

En effet, après avoir donné la phrase qui doit servir de preuve sans doute définitive à tous les crimes de Staline, et alors qu'il aborde l'avant-dernier paragraphe (quarantième) de la dernière partie de son Introduction, il ne peut qu'avouer l'apparente désinvolture de Boukharine relativement aux crimes eux-mêmes :
"Mais il s'inquiétait davantage encore de l'effet que ces atrocités produisaient sur le Parti..."

Ces pointillés, qui sont bien du compère Robert, indiquent, sans doute, son écoeurement...

Voyons, alors, ce qui, plutôt que les millions de morts (hommes, femmes et enfants), retient l'attention de Boukharine, d'après notre procureur  (suite et fin du quarantième paragraphe) :
"De nombreux communistes avaient été fortement traumatisés ; quelques-uns s'étaient suicidés, d'autres étaient devenus fous. Selon lui, la conséquence la plus grave de la terreur et de la famine n'était pas tant la souffrance des paysans que « les profonds changements intervenus sans l'attitude psychologique des communistes qui avaient participé à cette campagne et qui, au lieu de devenir fous, s'étaient transformés en bureaucrates professionnels pour qui la terreur représentait désormais une méthode normale d'administration et l'obéissance aux ordres, le summum de la vertu ». C'était « une véritable déshumanisation des fonctionnaires de l'appareil soviétique »."

Il semble que cela soit tiré du même témoignage plus ou moins anonyme... En dehors de quoi, il ne reste plus qu'à baisser le rideau sur le quarante-et-unième et dernier paragraphe, qui nous paraît être tout simplement l'aveu de l'incapacité totale de définir le moindre crime chez Staline et chez l'ensemble des vrais continuateurs de Marx, Engels et Lénine :
"Pourtant, Boukharine et ses amis n'émirent aucune critique sur le régime, attendant le moment où Staline, devenu impopulaire, serait renversé. Ils avaient mal compris ce point du problème."

... inventé de toutes pièces par les Conquest et Cie...

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