71. Staline ouvre le bal

L'Introduction n'aura cessé de nous faire côtoyer le fantasme de millions de victimes du "stalinisme"... sans le moindre commencement de preuve.

Nous l'avons suivie dans le mot-à-mot, tout en nous gardant soigneusement de donner la parole à Staline lui-même ou à tel ou tel de ses principaux collaborateurs. Nous avons donc remis notre sort entre les seules mains de Robert Conquest, qui a ainsi pu produire son maximum sur nous.

Que se passerait-il donc si nous décidions, pour la suite, de lui faire un peu moins la part belle ?... Ici se pose une question redoutable...

Faire entendre aujourd'hui la voix de Joseph Staline, n'est-ce pas quelque chose d'un peu dangereux ?... Que se passera-t-il, si ses arguments à lui ne se révèlent pas spécialement mauvais ?... Et si, par-delà quelques décennies de calomnies éhontées, il finissait par rejoindre un tout petit peu la réputation qui était la sienne en 1945, par exemple ?...

Donner la parole à Staline en ce début de XXIème siècle, ce serait tout simplement permettre au matérialisme historique de dire ce qu'il a à dire... Sommes-nous assuré(e)s de pouvoir en sortir politiquement indemnes ?... Nos seigneurs et maîtres de l'impérialisme, et de la finance internationale qui va avec, - les fascistes du temps présent - n'auront-ils rien à en redouter ?

Essayons un peu, pour voir... Mais prenons les choses dans l'ordre...

Il reviendra donc à Robert Conquest de nous donner immédiatement le ton, puisque, commentant d'avance ce qui est peut-être en jeu ici, il intitule son Chapitre premier :

"Staline se prépare"

À quoi il ajoute l'épigraphe suivante :

"Résolu à s'emparer du pouvoir ou à détruire l'Etat." DRYDEN.

Ce qui, s'agissant de qualifier les activités d'un disciple de Marx, d'Engels et de Lénine, est assez bien trouvé... Quand bien même l'auteur de cette formule, John Dryden, se révèle être un poète et dramaturge anglais du XVIIᵉ siècle...

Le bal est donc ouvert !