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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
22 mai 2012

23. Quand Hannah Arendt fait du cadavre de Staline le responsable d'un nouvel holocauste

     Il faut tout d'abord reprendre le cadre général qu'Hannah Arendt fixe pour pouvoir mettre en scène à sa façon le dernier grand crime de Staline (page 213) :
     "Et ces huit années, de 1945 à 1953, confirment et développent, elles ne contredisent ni ne modifient ce qui était manifeste depuis le milieu des années 30."

     "Confirment" et "développent"... ce qui était "manifeste" quinze à vingt ans plus tôt... C'est-à-dire qu'il n'y a aucun document, et que, par conséquent, on peut tranquillement en déduire qu'il y a eu, dans cette dernière période et du fait de l'individu Staline, un certain nombre de millions de morts...

     Pour la preuve, prière de se reporter aux oeuvres complètes... d'Hitler.

     Ainsi, pour l'après-guerre, et tant que Staline aura été en vie (puisque tout le malheur dépend uniquement des battements de son coeur... quel homme!), le schéma reste le même : prendre un chapeau et, sous le regard ébahi de la connerie ordinaire, en sortir en moins de deux un lapin de quelques millions de cadavres dont on n'aura jamais vu la couleur (sauf par l'effet d'un miroir judicieusement orienté vers le brave type de service, et par ailleurs si discret : Hitler)

     Donc, il y a eu un premier holocauste... incontestable. N'en parlons plus.

     Or, voici qu'après la disparition d'Hitler, le spectacle continue puisque, selon la directrice générale de la tournée mondiale des Guignols du totalitarisme, "Staline fit exécuter [on ne prête  évidemment qu'aux riches, et sans excessives précautions!...] un grand nombre de hauts et très hauts fonctionnaires, et nous savons [ce que nous savons et beaucoup plus encore : ce que nous ne pourrons jamais savoir...] avec certitude [quand, ici, la certitude porte sur un fait, dont on sait, au moment où on en parle, qu'il ne s'est jamais produit] que ces exécutions devaient  donner le signal [la preuve?] d'une nouvelle purge à l'échelle nationale."

     Mais la preuve demandée est déjà faite : elle s'appelle les années trente... qui n'ont encore rien démontré, et c'est pourquoi ces années-là permettent de raconter n'importe quoi de ce qu'elles ont pu réellement être... Et par conséquent, ce qui vaut pour elles vaudra pour le début des années 1950  qui connaîtront elles-mêmes des millions de morts, et tout spécialement après 1953 si Staline est encore vivant. Il nous suffit donc d'attendre, par exemple, 1954 ou 1955, et "nous savons avec certitude" que nous nous retrouverons bel et bien avec, sur les bras, un certain nombre de millions de morts.

     Quelle en sera l'identité ? Sur ce point, aucune hésitation n'est possible : il faut reconvertir les principales victimes d'Hitler... Car, Hannah Arendt a découvert le pot aux roses (page 214) :
     "Un groupe de médecins, en majorité juifs, était accusé d'avoir comploté 'pour supprimer les cadres dirigeants de l'URSS'." Or, la concordance est parfaite : "Tout ce qui se passa en Russie entre 1948 et janvier 1953, lorsqu'on 'découvrit' le 'complot des blouses blanches', ressemblait de façon frappante et sinistre aux préparatifs de la grande purge pendant les années 30 : la mort de Jdanov et la purge de Leningrad correspondaient à la mort non moins mystérieuse de Kirov en 1934."

     Et voici qu'est dressé l'immense miroir qui va faire basculer le monde de la terreur antijuive des nazis à celui de la terreur antijuive des staliniens (page 215) :
     "Le nouvel élément le plus dramatique de cette dernière purge, planifiée par Staline durant les dernières années de sa vie, fut un tournant idéologique décisif, l'introduction d'une conspiration juive mondiale."

     Eurêka, tout s'explique enfin (page 216) :
     "Le 'crime' de sionisme n'était bien sûr pas nouveau [...]. On vit alors avec une surprenante clarté quelle impression profonde ce dogme de l'idéologie nazie devait avoir exercée sur Staline - les premières indications de cette influence étant apparues [comme la vierge Marie à Bernadette Soubirous ?] après le pacte Hitler-Staline [revoici la scène primitive]."

     Et pour finir, engageons même l'éternité dans le processus de cette si excitante scène primitive qui va désormais illuminer l'ensemble de la planète-terre (page 216) :
     "L'adoption ouverte et sans vergogne de ce qui était devenu aux yeux du monde entier le signe le plus évident du nazisme fut le dernier hommage que rendit Staline à son défunt collègue et rival en domination totale, avec lequel, à son grand dam, il n'avait pu parvenir à un accord durable. Staline, comme Hitler, mourut au beau milieu d'une horrible tâche inachevée."

     Aucune loi n'a protégé ni ne protège, bien sûr, ni Staline, ni les communistes en général, de cette terrible langue de vipère. C'est bien pourquoi nous allons continuer à suivre ici, et d'aussi près que possible, les effets du venin qu'elle a répandu sur tout ce qu'elle a léché.

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