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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
25 mars 2012

21. Un Staline qui pardonne tout

Nous voyons que la situation des opposants à la ligne de Lénine, devenue celle de la majorité conduite par Staline, est tout ce qu'il y a de plus confus. Mais il paraît que la réalité était pire encore. Robert Conquest ne peut s'empêcher de l'avouer, et ceci, en citant le témoignage d'un des personnages pourtant les plus opposés à Staline :
"Comme l'observe Souvarine, en 1926, « Trotski avait, pour ainsi dire, livré la dictature à Staline par son imprévoyance, sa tactique d'expectative entrecoupée de réactions su-bites et inconséquentes, et ses faux calculs. »." (suite du dix-septième paragraphe)

"Livrer la dictature à Staline"... Ce qui signifie qu'en se révélant incapables de formuler une véritable alternative à la ligne Lénine-Staline, les opposants - et tout spécialement les plus en vue : Trotski, Zinoviev, Kamenev - se sont trouvés isolés en face d'un Sta-line qui n'aura cessé de leur offrir toutes les conciliations possibles, sur la base même de ses positions à lui, qui, de plus en plus majoritaires - du fait de l'impéritie de ses adversaires -, lui assuraient, par ailleurs, une prééminence qui n'a cessé de se confirmer jusqu'à sa disparition en 1953.

Voici sur quelle dernière bourde Trotski, qui paraît - du fait d'une assez effarante nullité politique - n'avoir rien su représenter de la société russe de son temps - va sortir, selon Robert Conquest lui-même, du champ de l'histoire réelle :
"Mais l'erreur qui consomma sa perte résida dans son association avec Kamenev et Zinoviev, « hommes sans caractère ni crédit, qui n'avaient rien de concret à offrir pour compenser leur réputation déplorable ». Trotski n'a compris ni ce qu'était devenu le Parti, ni la nature du problème qu'il affrontait."

Deux ans après la disparition de Lénine, voilà où en est toute cette fine équipe des opposants tous plus anarchiques les uns que les autres à Staline, fine équipe que celui-ci va longtemps continuer à bien vouloir réintégrer dans des fonctions, souvent tout à fait essentielles, après qu'ils aient tout aussi fréquemment pratiqué la palinodie que nous les voyons réaliser dans la description fracassante que Robert Conquest consent à nous en donner au moyen d'un dix-huitième paragraphe qu'on n'aurait pas tort de faire en-cadrer :
"En avril 1926, Evdokimov, le seul partisan de Zinoviev au secrétariat, fut relevé de ses fonctions. En juillet, Zinoviev perdit son siège au Politburo où il fut remplacé par le stalinien Roudzoutak. En octobre, Trotski et Kamenev en furent exclus à leur tour. Dans le courant du même mois, l'opposition se soumit. Trotski, Zinoviev, Kamenev, Pyatakov, Sokolnikov et Evdokimov reconnurent publiquement leurs fautes : un prologue frappant à la longue série d'aveux auxquels allaient être contraints les opposants."

Dont on voit qu'il n'a jamais été nécessaire de les faire torturer pour obtenir des aveux à la pelle : ils ne croyaient en rien aux positions politiques que, tour à tour, ils préten-daient défendre. Ils n'avaient qu'une seule préoccupation : prendre le pouvoir à Staline, sans du tout savoir ce qu'ils en feraient ensuite. Et comme les aveux leur réussissaient si bien, etc.

Tout ceci me semble largement démontré rien que par ce que nous avons lu chez Robert Conquest, à qui nous devons donc au moins cela.

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