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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
26 mars 2012

20. Comme des papillons autour du lumineux Staline

Pour nous faire connaître les agissements de Kamenev et de Zinoviev face à la majorité rassemblée par Staline, Robert Conquest nous renvoie vers des textes dont, cependant, il veut mettre immédiatement en cause la crédibilité. Pourquoi, alors, les cite-t-il tout de même ? Cela ne signifie-t-il pas qu'il considère que ces documents reflètent effective-ment une certaine réalité ? 

De fait, ils jettent un éclairage plutôt contrasté sur les différents protagonistes qu'on y découvre. Regardons cela de plus près :
"D'après les passages révisés dans les éditions ultérieures de ses Œuvres complètes, il [Stalineaurait déclaré : « Vous demandez le sang de Boukharine ? Nous ne vous le donnerons pas. » Et plus loin : « Le Parti devait être dirigé sans Rykov, sans Kalinine, sans Trotski, sans Molotov, sans Boukharine (...) [coupé par Robert C.]. Il ne peut être dirigé sans l'aide des camarades que je viens de nommer. »

Faut-il alors penser que Zinoviev et Kamenev se trouvaient en opposition ouverte avec tous ces personnages importants, et jusqu'à vouloir le sang de Boukharine ? Peut-être n'est-ce, dans la bouche de Staline, qu'une façon brutale de dire : vous nous réclamez son éviction du Parti...

Quoi qu'il en soit, nous voyons Staline prôner l'entente et la modération, mais aussi prendre une nouvelle fois la défense de... Trotski.

La dernière citation nous ayant conduits jusqu'à la fin du seizième paragraphe, nous arrivons au tout début du dix-septième, qui authentifie immédiatement les excès - au moins verbaux - dont les deux héros du bon Robert se trouvaient gratifiés dans les Œuvres complètes de Staline :
"Battus, Kamenev et Zinoviev, qui s'étaient montrés particulièrement violents dans la lutte menée contre Trotski, se tournèrent vers celui-ci pour former le front de l' « opposition unifiée »."

Voilà, comme qui dirait, des gens prêts à tout... Les résultats ne se sont d'ailleurs pas fait attendre. Lisons la suite immédiate des explications fournies par l'ami Conquest :
"Cette volte-face impliquait qu'ils acceptaient le programme de politique économique de l'aile gauche [donc de Trotski], ce qui dressa automatiquement contre eux les partisans de la ligne de Lénine et notamment le groupe de Boukharine."

Ici, nous ressentons un certain trouble à voir reparaître Lénine. Robert Conquest nous a emmenés, sans trop le dire toutefois, jusqu'en 1926 : Vladimir Ilitch n'est plus de ce monde depuis 1924... Il s'agit donc de la "ligne de Lénine" après sa mort... C'est donc celle qui s'appelle désormais Staline.

Mais pourquoi pas d'un autre nom ? C'est ce que la suite va nous permettre de comprendre.

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