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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
25 février 2012

50. Quand Robert Conquest brouille délibérément les pistes

La voie ayant été définie par Lénine, et accessoirement par Boukharine, la gravité des enjeux ayant été fixée, quel allait être le comportement politique de Staline ? La tâche ne serait-elle pas trop rude pour lui ?

Comme nous, Robert Conquest sait, au moment où il écrit, ce qu'a été la victoire so-viétique en 1945. Comme nous, il sait que cette victoire est difficilement compréhensible s'il faut n'y voir que le résultat de très graves fautes politiques, de menées génocidaires, de crimes par millions, etc.

Sans entrer dans les processus généraux de fonctionnement de l'U.R.S.S. en 1952-1953, il est clair que c'est effectivement la ligne définie dès longtemps par Lénine qui y a triomphé et jusque sur le plan mondial.

Mais, lorsqu'il reprend le processus tel qu'il se présentait dans les années vingt, Robert Conquest utilise le registre, que nous lui connaissons bien, du jugement moral, et il l'applique d'abord à l'aveuglette. Voici ce que cela donne :
"Ceux qui conseillaient la patience, un intermède plus long au cours duquel on con-vaincrait les paysans des avantages d'une agriculture socialisée, furent considérés com-me des couards." (milieu du cinquième paragraphe)

Qui étaient donc ces "couards" ? La phrase qui suit immédiatement  ne nous le dit pas, mais elle nous fait retomber sur le souffre-douleur habituel de l'ami Robert :
"Le problème de Staline consistait à se débarrasser des droitiers soutenant ce genre de points de vue, mais aussi de gagner l'appui de la couche dirigeante du Parti."

Retenons tout d'abord la seconde partie de sa phrase. Il semble qu'une fois de plus, Staline ait sacrifié à cette coupable attitude qui consiste à se rallier la majorité ou à rallier cette majorité à soi... Quoi qu'il en soit, Robert Conquest est bien obligé d'en convenir aussitôt :
"Ce fut cette dernière qui, à ce moment-là, lui apporta un soutien efficace." (fin du cinquième paragraphe)

Sans doute Staline en aura-t-il fait assassiner toute une partie (Rires).

Quant aux "couards", qu'est-il possible d'en dire ? Nous connaissons pourtant cet autre vice de Staline : la tendance irrésistible à la modération... Ne serait-il pas, justement, le roi des couards ? La question se pose, et Robert devrait bien nous aider à trouver la réponse... Mais Robert a une fâcheuse tendance, lui, à confondre les périodes et les personnes : c'est en quoi consiste sa grande capacité à convaincre les moins attentifs d'entre nous.

Passons au début du sixième paragraphe. Nous finirons sans doute par nous y retrouver :
"Aussitôt après la défaite du tandem Kamenev-Zinoviev, Staline se retourna contre ses alliés de l'aile droite, dont le plus influent était incontestablement Boukharine."

D'où nous déduisons que Staline s'est d'abord trouvé à droite (il était donc bien parmi les "couards" qui n'osaient pas s'en prendre à la paysannerie) avec le droitier Boukharine.

Mais nous ne sommes encore qu'au tout début de nos peines... Notre Robert est une véritable anguille. A peine avons-nous cru le saisir dans nos mains, que déjà il est parti ailleurs sans laisser d'adresse.

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