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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
19 février 2012

56. Une opposition d'autant plus venimeuse qu'elle se sait battue à plate couture

Ligne bolchevique majoritaire et modération... quels résultats ? Robert Conquest en fait l'amer constat :
"Les victoires successives de Staline sur chacun des groupes d'opposition commençaient à porter leurs fruits. La droite n'était soutenue que par une infime minorité au sein du Comité central." (début du quinzième paragraphe)

"Infime minorité" : c'est bien lui qui le dit... Voyons la suite immédiate...
"Au cours de sa séance d'avril 1929, celui-ci [le Comité central] condamna le pro-gramme de l'aile droite, élimina Tomski de la direction des syndicats et Boukharine de la Pravda et de la présidence du Komintern. Comme le disait Kaganovitch en parlant des syndicats [la parenthèse comme les points de suspension de la fin sont de R. Conquest] : « La plupart des dirigeants (...) ont été remplacés. On pourrait dire que le fait constitue une violation des principes de la démocratie prolétarienne mais, camarades, on sait depuis longtemps que, pour nous, bolcheviks, la démocratie n'est pas un fétiche... » (fin du quinzième paragraphe)

Même si cette formule émane d'un personnage dont nous savons qu'en sa qualité de parfait stalinien, "cruel et brutal, il était absolument inaccessible à la pitié", et que "c'était une brute et un lâche" (onzième paragraphe de la troisième partie), nous ne pouvons pas éviter de souligner qu'elle figure ici sans son contexte, c'est-à-dire sans les éléments qui permettraient de comprendre pourquoi, dans le cas présent, les principes de la démocratie prolétarienne ne peuvent pas trouver leur application. Or, pour paraître pouvoir se ranger dans le camp de cette démocratie prolétarienne qui lui tient soudai-nement tellement à coeur, Robert Conquest aurait au moins dû nous dire en quoi elle se distingue d'autres formes de démocratie.

En tout cas, sur la ligne politique à suivre et sur la validité de ce qui leur a été reproché, les opposants ne semblent pas avoir eu le moindre doute, et c'est Robert Conquest lui-même qui nous l'apprend aussitôt :
"C'est également en avril, au XVIème Congrès du Parti, que furent adoptés les projets de collectivisation et d'industrialisation radicales. Après la condamnation de leur ligne politique, les chefs de l'aile droite se soumirent. Le 26 novembre, ils désavouèrent pu-bliquement leurs idées sur « un certain nombre de questions d'ordre politique et tactique ». Boukharine perdit son siège au Politburo." (intégralité du seizième paragra-phe)

Mais Robert Conquest, qui connaît bien la suite, n'est pas dupe de ce que lui-même qua-lifie de façon bien cruelle pour Boukharine et Cie :
"Le problème politique de Staline n'était pas encore résolu. Bien qu'il eût mis en déroute les chefs de l'aile droite, rien ne lui garantissait qu'ils ne réarmeraient pas." (début du dix-septième paragraphe)

La modération suffirait-elle toujours ?... face à des personnages dont Robert Conquest lui-même nous a dressé un portrait pas vraiment rassurant, qu'il a, d'ailleurs, fondé sur des éléments extrêmement précis : ce qu'il n'était pas parvenu à faire dans le cas de ses attaques plus ou moins fantasmagoriques contre Staline et les staliniens...

C'est ce que la suite ne devrait pas tarder à nous apprendre.

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