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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
11 février 2012

64. Quand les effets de parallaxe vont bon train

Ce qui est curieux dans le lien que Robert Conquest propose d'établir entre les morts de la première guerre mondiale et les prétendus crimes de Staline en Ukraine, c'est qu'il ne s'accompagne pas d'un autre lien bien plus facile à mettre en exergue...

La perspective étant établie à partir de 1988, il y avait autre chose à désigner au beau milieu du champ historique déployé jusque dans l'Ukraine des années 1930-1933 : il y avait les massacres perpétrés sur ce terrain-là par les troupes allemandes entre 1941 et 1944...

Mais Hitler n'a sans doute jamais existé. Ce qui met fin à la discussion sur ses éventuelles responsabilités dans quelques petits bobos survenus ici ou là. Par contre, Staline est partout, dès qu'il s'agit du pire...

Voilà ce que cela donne en Ukraine, quand, selon la prose inventive de Robert Con-quest, le second vient subrepticement prendre la place du premier, et la paysannerie remplacer la communauté juive en particulier :
"Il paraît presque certain que le principal objectif de Staline fut d'écraser la pay-sannerie, et les Ukrainiens, à n'importe quel prix." (trente-et-unième paragraphe)

S'il y a toutes sortes de preuves documentaires, de photographies, etc., des activités "hu-manitaires" des nazis en Ukraine comme un peu partout ailleurs en Europe - ce qui ne présente évidemment aucun intérêt pour l'ami Robert -, il faut reconnaître, à l'avantage des positions prises par lui en ce qui concerne les crimes de Staline, qu'il n'y en avait aucune preuve jusqu'en 1988, et que pour rétablir la stricte vérité, il est devenu né-cessaire d'en inventer quelques-unes...

Voici la première... C'est un document historique essentiel, qui est revêtu de tous les éléments qui permettent d'en garantir l'authenticité : (suite immédiate du trente-et-unième paragraphe)
"A propos de la moisson de 1933, un haut responsable déclara à un Ukrainien, qui passa plus tard à l'Ouest : «  Nos forces et leur endurance ont été mises à l'épreuve. Il a fallu une famine pour leur montrer qui était le maître. Cela a coûté des millions de vies, mais le système kolkhozien restera. Nous avons gagné la guerre. »

Les "millions" de victimes sont donc dans cette phrase : c'est une preuve définitive.

Le dernier doute disparaît quand on constate que c'est effectivement "un haut respon-sable" qui l'affirme, et donc pas n'importe qui - même si l'absence de son nom permet par ailleurs de dire que c'est n'importe lequel... Or, ce "un"-là, n'a pas hésité à se confier à "un Ukrainien"... personnage d'autant plus fiable lui-même que, quand il rapporte cette preuve récente - et donc d'autant plus certaine - la dernière lessive étant toujours celle qui lave plus blanc  -, il est devenu un de ces transfuges chéris par notre Robert dont on se souvient qu'en 1995 il écrivait :
"Un mythe universitaire moderne veut, en fait, que les « documents » représentent une source d'information supérieure aux récits « subjectifs » de participants directs. C'est très relatif."

En effet, pour organiser la réhabilitation de Hitler, il serait temps d'en finir avec tous ces documents certainement mensongers qui tendent à l'accabler, et de trouver les témoi-gnages si authentiques de l'homme qui a vu l'homme dont on sait qu'il a vu, l'un après l'autre, les millions de crimes commis par Staline.

Or, déjà, ce "haut responsable" intervenant auprès d'"un" transfuge ukrainien aura réus-si à faire de Robert Conquest un visionnaire qui nous met aussitôt dans sa poche. Voilà la phrase qui suit immédiatement celle précédemment citée, et qui achève le trente-et-unième paragraphe :
"En fait, nous [lui et nous ?...] constatons [de nos propres yeux, sans doute] qu'une terreur de masse sévissait déjà dans les campagnes et que des milliers de membres de la police et du Parti avaient acquis sur le terrain la plus brutale des expériences."

Des milliers pour faire des millions de victimes, c'est peut-être un peu court. Avec des mitrailleuses, des chars, des avions, etc., il ne faudrait tout de même pas croire que les troupes de Hitler n'ont vu, dans les massacres de 1941-1944, qu'une petite promenade de santé.

Mais là, nous n'y étions pas bien sûr... Alors qu'avec Robert, en 1930-1933, nous y étions encore il n'y a pas trente secondes.

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