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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
7 février 2012

68. Sommes-nous suffisamment armé(e)s intellectuellement pour oser lever les yeux sur Staline ?

Alors qu'il s'apprête à inscrire les dernières lignes de son "Introduction", Robert Conquest paraît ne plus vouloir s'en prendre à Joseph Staline qu'à mots couverts... D'où peut donc venir cette soudaine timidité ?

Naguère, nous n'avions rencontré, sous sa plume, qu'un Staline modéré jusqu'à en devenir insipide... Certes, il y avait du crime ici ou là, mais rien qui puisse atteindre le "dictateur" lui-même.

Désormais, nous découvrons, grâce encore et toujours à Robert Conquest, un "dictateur" qui aura même pu produire quelques "progrès réels"...

Nous avions également rencontré, à travers la présentation qu'il en faisait, une opposition plus ou moins ridicule, rien qu'une vague écume autour d'un Staline constamment lié à la majorité léninienne...

Et avec cela, ici ou là, quelques millions de morts que nous aurons toujours vu venir comme un cheveu sur la soupe, occupé(e)s que nous sommes, justement, à comprendre comment ils pourraient s'insérer dans l'univers si paisible qui reste celui du Staline dont Robert Conquest a dressé jusqu'ici le portrait.

Alors, cette expression à mots couverts du trente-septième paragraphe ?... La voici, avec quelques rapides commentaires :
"Parallèlement à ses réformes sur le plan économique et industriel, Staline avait atteint l'un de ses principaux objectifs politiques. Dans sa lutte contre le peuple [celles et ceux qui connaissent un tout petit peu l'Histoire du XXème siècle savent qu'il faut lire ici : "...contre les exploiteurs de tout poil"], il n'y avait pas de place pour la neutralité. Il pouvait faire appel au loyalisme des membres du Parti en invoquant l'état d'urgence. Il pouvait exiger une solidarité absolue et avoir recours aux mesures les plus rigoureuses pour empêcher les défections."

Comme on le voit, selon qu'on lit "contre le peuple" ou "contre les exploiteurs", tout change. Cela signifie, tout simplement, qu'il s'agit ici de choisir son camp. Evidemment, pour celles et ceux qui ont opté pour le capitalisme, un personnage comme Staline ne peut être qu'un monstre. Pour les autres, la question se pose de comprendre d'où lui vient cette constante modération dont même un Conquest ne peut s'empêcher de nous rebattre les oreilles... Pour ces mêmes autres, il y a à résoudre cette seconde question : de quels "progrès réels" Robert Conquest veut-il bien nous parler ? Ne sont-ce pas des éléments qui, en leur temps, ont changé la face du monde ?

Poursuivons notre lecture du paragraphe en question...
"L'atmosphère de guerre civile ressemblait aux guerres déclenchées de tout temps par les autocrates pour faire taire les critiques et éliminer les hésitants."

Certes, s'il faut faire de Staline un autocrate, il n'y a plus qu'à lui appliquer cette phrase-là. Mais pouvait-il y avoir un autocrate à la tête d'un pays dont l'Etat était soviétique ?...

Tiens, qu'est-ce donc que ça : "soviétique" ?... Bref, nous sommes très ignorant(e)s...

Et avec cette ignorance-là, allez-donc parler à qui que ce soit de Staline !...

Misère ! Ô, ma pauvre gôche !...

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