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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
11 mars 2012

35. Pour comprendre l'Histoire de la Russie soviétique : boire le tonneau jusqu'à la lie

En nous emmenant dans cet arrière-monde, Robert Conquest a parfaitement réussi à nous convaincre du caractère bestial de Staline et de son entourage le plus proche. C'est là un point essentiel. Ces gens n'étaient évidemment pas porteurs de la moindre pensée politique. Il s'agissait tout simplement d'animaux plus dénaturés encore que sauvages : qu'ensuite ils aient commis des crimes par dizaines de millions ne fait que confirmer leur manque de tout ce qui, pour les gens bien, caractérise le genre humain.

Saoulés comme nous le sommes en arrivant à cet endroit de l'Introduction, nos capacités d'analyse sont à peu près aussi limitées que celle d'un ivrogne qui s'évite de tomber sur le sol parce qu'il parvient encore à s'agripper au zinc. Mais la piquette que voici (ce sont les deux premiers tiers du dix-huitième paragraphe) pourrait bien nous ouvrir la voix d'un parfait coma éthylique :
"Poskrebychev, le secrétaire de Staline, était un personnage tout aussi répugnant : chauve, légèrement bossu, le visage grêlé, il parlait posément mais son vocabulaire semblait limité aux termes les plus grossiers de la langue russe, et il donnait l'impression d'être à demi illettré."

Or ce sinistre personnage est, non pas seulement le secrétaire ("à demi illettré") de Staline, mais l'incarnation de l'âme de celui-ci pour autant qu'elle était d'avance damnée pour les siècles et les siècles :
"En tant que chef de la « section spéciale » du Comité central, il fut, jusqu'en 1952, le plus proche confident de Staline." (suite et fin du dix-huitième paragraphe)

1952 étant l'année qui précède celle du décès de Staline : le compte est bon. Quoi de "plus proche confident", en effet, que son âme même...

Le dix-neuvième paragraphe nous fournit, lui, le nom générique sous lequel il convient de ranger l'ensemble des activités de tous ces bossus, biscornus et autres tordus... Et c'est un élément percutant du titre même de l'ouvrage que nous sommes occupés à lire avec ravissement, tant il fleure bon la vérité historique et humaine...
"Parmi les autres hommes de ce type qui devaient jouer un rôle important pendant la terreur, citons encore Mekhlis et Chadenko qui détruisirent l'armée, Chkiryatov, le principal collaborateur de Iejov lors des purges, et une douzaine d'individus moins connus."

Mais on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. Robert va maintenant y aller de son propre témoignage. Car Robert a eu lui-même à vivre le traumatisme dont on ne se remet jamais : celui de rencontrer l'un des principaux collaborateurs de Staline. Robert en est revenu vivant (un miracle !), et il va pouvoir nous dire que Vichinski n'était rien qu'un vilain rat. Robert a donc vu aussi bien le museau que la queue de cet animal immonde qu'il aura rencontré, au péril de sa vie sans doute, à l'occasion d'un courageux pélerinage dans les égouts et autres poubelles de l'Histoire. Qu'il en soit ici remercié... Et pourtant, ça ne commençait pas si mal :
"Mais le rôle le plus important fut dévolu à Andrei Vychinski. Cultivé, intelligent..."

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