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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
29 avril 2012

K. - Quand les mots se déplacent en meute et "exterminent", à eux tout seuls, les humains par millions...

     La note qu'Ernst Nolte consacre à la pièce maîtresse de sa démonstration tendant à faire, d'un mot prononcé par Grigori Zinoviev dans son discours du 17 septembre 1918, la preuve décisive d'une volonté bolchevique d'exterminer au moins dix millions d'hommes continue à se dérouler comme un long fleuve tranquille. Suivons-la :
     "Dans son discours devant la septième conférence de ville des communistes de Smolny, Zinoviev s'intéresse d'abord à la situation internationale avant d'aborder les questions de politique intérieure ; d'après lui, la lutte de classe aurait atteint un sommet en ceci que les exploiteurs russes n'auraient pas été les seuls à exulter à l'annonce de l'attentat contre Lénine, mais que ç'aurait été aussi le cas de la bourgeoisie mondiale dans son ensemble, y compris les hommes à la Scheidemann [le ministre allemand social-démocrate]. Les koulaks représenteraient un danger particulier parce qu'ils n'accepteraient de ravitailler la population des villes qu'à leurs conditions.
Le « travail au village » serait donc au centre de tout. Il poursuivit en ces termes : « Nous devons nous comporter comme une base militaire d'où l'on envoie des troupes dans les villages. Si nous ne renforçons pas les rangs de notre armée, notre bourgeoisie nous massacrera. Il n'existe pas d'autre voie pour nous. Nous ne pouvons pas vivre sur la même planète, nous et eux. Nous avons besoin de notre propre militarisme socialiste pour venir à bout de nos ennemis. Des quelque cent millions d'hommes que compte la population de la Russie soviétique il nous faut en gagner quatre-vingt-dix à notre cause (littéralement : entraîner derrière nous). Nous n'avons pas à parler avec les autres, nous devons les exterminer (unictozat). Nous avons une grande responsabilité devant le prolétariat mondial, qui voit que la Russie est le seul pays où le pouvoir soit passé aux mains de la classe ouvrière. » Après l'appel final à lutter de toutes ses forces pour la victoire, le discours du « chef de la commune du Nord  » fut salué par un « tonnerre d'acclamations enthousiastes »."  (page 90)

     Redisons que la traduction "exterminer" est entièrement de la responsabilité d'Ernst Nolte qui nous a dit la préférer à "éliminer" qui ne nous rassurerait d'ailleurs pas davantage, si la pratique des écrits de Lénine ne nous avait pas montré à suffisance qu'il s'agit d'éliminer la bourgeoisie en tant que classe, et non pas dans les individus qui la compose. 

     Mais admettons, pour l'occasion, que le propos de Zinoviev ait été d'annoncer effectivement l'extermination nécessaire de dix millions d'hommes. Et voici qu'aussitôt nous nous retrouvons avec sur les bras ce "tonnerre d'acclamations enthousiastes"... d'un enthousiasme que procure l'exaltante perspective d'avoir à "exterminer"... en masse, exercice on ne peut plus viril - vous dirait le bon Adolf -, et bien fait pour enchanter "le prolétariat mondial", cet animal aussi cruel que sauvage, comme chacun sait!...

     Glissons momentanément sur la tentative d'assassiner Lénine, glissons aussi sur les conditionnels qui laissent à penser que, non contents de ne pas savoir vivre d'un pain qui lui fait défaut, la population des villes en est sans doute à réclamer du... bifteck premier choix et autres gâteries qu'elle voudrait arracher des mains du seul vrai travailleur de la Russie soviétique du temps : le paysan le mieux loti. Oh, arbitraire des masses!...

     De toute façon, Ernst Nolte se fiche éperdument des circonstances. Et nous aussi, jusqu'à preuve du contraire, le gros gibier n'étant ici que le furet de la preuve... accablante, derrière laquelle l'admirateur inconditionnel d'Adolf Hitler nous fait courir à perdre haleine :
     "Compte tenu de la difficulté à se procurer ce genre de sources et de l'intérêt qu'offre ce qui fut l'organe de Zinoviev, j'ai paraphrasé ou traduit dans ce qui suit quelques passages révélateurs."

     "Paraphrasé ou traduit", nous n'en sommes effectivement plus à cela près... tandis que nous n'avons pas encore atteint la moitié de cette "note" plus que mémorable, en ce qu'elle nous promène sans mollir au milieu d'un bric-à-brac tout ce qu'il y a de plus abracadabrantesque... J'y reviendrai.

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