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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
3 avril 2012

12. L'argument de la violence aveugle

Le dix-huitième paragraphe (il correspond au bas de la cinquième page du texte de l'Introduction) nous reconduit au début de 1921 : nous avons définitivement perdu le moyen de nous repérer dans la chronologie réelle.

Mais nous sommes sûrs d'être dans un système politique extrêmement violent et poten-tiellement criminel. Mieux : d'avance, nous comprenons qu'avec Staline, il va très faci-lement pouvoir devenir génocidaire.

Ce paragraphe-là est très particulier en ce qu'il est le premier à nous fournir une citation relativement longue (8 lignes) et typographiquement séparée du corps même du texte. Elle n'émane pas de Lénine, mais de Karl Radek dont, aujourd'hui encore, les spécia-listes s'interrogent sur ce que pouvait être, en ce début de 1921, sa position politi-que réelle.

En tout cas, il est très clair qu'il n'était nullement le porte-parole reconnu de la ligne générale défendue par Lénine. Mais voyons en quoi il peut servir Robert Conquest, à l'intérieur du cheminement de pensée - d'arrière-pensées - que celui-ci s'efforce de nous faire suivre. Voici la totalité de la citation :
"Le Parti est l'avant-garde politique consciente de la classe ouvrière. Nous en arrivons à un point où les ouvriers, à bout d'endurance, refusent de suivre plus longtemps une avant-garde qui les mène à la lutte et au sacrifice [... coupure de R. Conquest]. Devons-nous céder devant les protestations de travaillleurs qui sont à bout de patience, mais ne comprennent pas comme nous où sont leurs véritables intérêts ? Pour l'instant, leur état d'esprit est franchement réactionnaire. Mais le Parti a décidé que nous ne devions pas céder [rien ne nous dit qui souligne ici], que nous devions imposer notre volonté de vaincre à nos partisans épuisés et démoralisés."

Comme on le voit, l'opposition entre les deux groupes - classe ouvrière et Parti - est bête et brutale, et la solution que paraît vouloir imposer le Parti l'est tout autant.

Le contenu du dix-neuvième chapitre s'en déduit très logiquement :
"La crise éclata en février 1921, lorsqu'une vague de grèves et de manifestations balaya Petrograd pour culminer en mars avec l'insurrection des marins de la base navale de Kronstadt."

Et nous arrivons ici avec la certitude que la violence manifestée ne peut être que le fait de l'irascibilité incompréhensible d'un Parti qui prétend en savoir nécessairement plus que les ouvriers et ne pouvoir leur imposer ce prétendu savoir que par la violence, justement.

Ce qui cadre parfaitement avec tout ce que nous avions déjà appris jusque-là.

Or, loin de ne concerner que les ouvriers, la rupture s'entend jusqu'où nous le dit le vingtième paragraphe :
"Cette insurrection dressa définitivement le Parti contre le peuple."

Voilà donc ce qui résumerait la célèbre affaire de Kronstadt : la violence aveugle et injuste des bolcheviks contre tout un peuple fatigué de leurs exigences plus ou moins démentielles.

 

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