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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
29 mars 2012

17. La chasse au Zinoviev est ouverte

L'ensemble des informations que Robert Conquest vient de nous fournir sur Trotski suffisent à montrer en quoi celui-ci n'a été victime que des travers de sa propre personnalité, et du fait qu'il a bien fallu finir par les sanctionner en l'éloignant de l'armée en particulier. Nous avons même vu que, toujours selon Robert Conquest, Staline aura été extrêmement conciliant avec Trotski, comme d'ailleurs il le sera toujours avec qui que ce soit.

Au point où nous en sommes de l'Histoire de la Russie soviétique, faut-il alors parler de "victoire de Staline sur Trotski" ? N'est-ce pas plutôt la victoire de la simple raison ? Robert Conquest en juge autrement... N'aurait-il donc aucun argument à nous fournir pour nous permettre de partager son opinion ? En tout cas, voici l'intégralité du onzième paragraphe :
"Après sa victoire sur Trotski, Staline s'attaqua à Kamenev et Zinoviev, ses anciens alliés. Ce furent eux qui, à un degré à peine moindre que Trotski, formèrent le pivot autour duquel tourna l'épuration."

Épuration dont nous avons vu - à nous en remettre aux informations fournies par monsieur Conquest lui-même - qu'elle a consisté, pour les proches de Trotski, à recevoir des responsabilités très importantes dans différents pays étrangers... Ce qui revient à considérer que, mis à distance du caractère très spécial de Trotski, et rendus en quelque sorte à eux-mêmes, ils méritaient de se voir confier des tâches essentielles pour le rôle de la Russie soviétique dans le monde.

Et maintenant venons-en à Zinoviev et à Kamenev qui sont donc "presque aussi pires" que Trotski... Ce qui nous promet des sensations extrêmement fortes auprès du sangui-naire Staline.

Selon Robert Conquest, Zinoviev était un personnage dont Staline n'aurait sans doute jamais dû se séparer, tant étaient grandes ses qualités. Jugeons-en sur les seuls ren-seignements que nous fournit notre guide. Il semble d'ailleurs que sa tâche aura été rude :
"Il est difficile de découvrir des commentaires favorables à Zinoviev." (début du douzième paragraphe)

À nouveau, nous voici révolté(e)s contre Staline : comment a-t-il pu s'en prendre, un jour, à un homme que la "nature" rendait si peu intéressant aux yeux de toutes et de tous ? Quelle injustice ! Quel crime !

Mais prenons la phrase immédiatement suivante de l'impitoyable Conquest. Zinoviev va-t-il pouvoir s'en remettre ?... Le fait est qu'on lui oppose une terrible unanimité :
"Il semble qu'aux yeux de tous, opposants et staliniens, communistes et anticommu-nistes, il ait passé pour un personnage vaniteux, insolent, lâche et incompétent, en un mot pour une parfaite nullité."

Terrible, le procureur Conquest, qui poursuit (mais ne va-il pas finir par l'étrangler?) :
"Il n'était pas non plus doué pour la politique. Il ne comprenait rien aux problèmes économiques. Il avait des dons d'orateur mais ses discours manquaient de substance et ne réussissaient qu'à provoquer un enthousiasme passager."

Bon, une nullité, mais vraiment. Aux yeux de Robert Conquest. Qui ne manque pas de nous fournir en supplément gratuit un avis prêté à Lénine, qui n'arrange guère la situation réputationnelle de ce pauvre Zinoviev : « Il copie mes défauts. »

Mais le tir à vue sur le même se poursuit allègrement (Robert s'amuse et c'est un réel plaisir de le voir ainsi) :
"Zinoviev avait également la réputation d'être brave quand le danger était pas-sé." (treizième paragraphe)

Et ce n'est d'ailleurs pas une si mauvaise idée...

Mais nous n'allons pas tarder à découvrir qu'en nous amusant, Robert Conquest nous a conduits là où, précisément, il voulait nous mener... Jusqu'à l'endroit où ça ne peut plus rigoler, ni pour Staline, ni pour personne.

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