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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
27 mars 2012

19. Le loup et les agneaux

L'extrême surprise de Lénine et sa grande colère à propos des agissements de Zinoviev et de Kamenev se justifient-elles ? Poursuivons notre lecture de sa lettre du 18 octobre 1917 :
"Sur une question extrêmement importante, vitale, à la veille de la journée critique du 20 octobre, deux « bolcheviks en vue » s'attaquent dans la presse étrangère [tous les soulignés sont de Lénine] au parti et, qui plus est, précisément dans un journal qui sur ce point marche la main dans la main avec la bourgeoisie contre le parti ouvrier, dans ce journal ils attaquent une décision non publiée du centre du parti !"

Comme on le constate en lisant Lénine, ceci intervient deux jours avant la date initialement prévue de l'insurrection, et n'a de raison d'être que dans une volonté déterminée de contrarier la mobilisation des ouvriers, de sorte qu'ils pèseront moins au moment de la prise de pouvoir. Voyons la suite :
"Mais c'est mille fois plus vil et un million de fois plus nuisible que toutes les interventions, fût-ce celles de Plékhanov dans la presse étrangère au parti en 1906-1907, et que le parti a si vigoureusement condamnées ! Alors il ne s'agissait que d'élections, tandis qu'aujourd'hui il s'agit de l'insurrection en vue de la prise du pouvoir !"

Évidemment, préfigurant les millions de crimes de Joseph Staline, le très brutal Vla-dimir Ilitch Lénine va sans doute proposer une sanction terrible !... La voici :
"Je dis tout net [tremblons !] que je ne les considère plus comme des camarades [quel monstre !] et que je lutterai de toutes mes forces au Comité central comme au congrès [pour les faire abattre ?] pour leur exclusion du parti."

Comme on le voit : c'est abominable. La suite ne l'est pas moins. Le 4 novembre, Kamenev et Zinoviev prirent l'initiative de démissionner du comité central. Dès le 8, Zinoviev reconnaissait ses torts et réintégrait le comité. Un peu plus ferme que la "nullité" dont Robert Conquest nous a si longtemps entretenus, Kamenev (le grand homme de Robert) y viendra lui aussi, mais trois semaines plus tard seulement : ce qui est particulièrement héroïque.

Voilà donc comment ont commencé les millions de crimes du régime bolchevique...

Revenons sur ce brave Kamenev que Robert Conquest aime tant, et dont il nous paraît tout de même désespérer un peu (quatorzième paragraphe, toujours) :
"À partir de 1918, il se rallia à la ligne du Parti. Il n'était pas ambitieux et son tempérament le portait à la modération. Il n'avait, en tout cas, ni la volonté ni l'astuce nécessaires pour être de taille à lutter dans cette seconde phase du combat."

De plus, constate-t-il, plutôt désemparé (quinzième paragraphe) :
"Zinoviev et Kamenev n'avaient pas de partisans réellement remarquables [...]." Mais "dans leur entourage" se trouvaient "un certain nombre de dirigeants importants", et surtout :
"De plus, Zinoviev était toujours à la tête du Parti de Leningrad qui votait en masse contre la majorité de Staline."

Notons-le une bonne fois pour toutes : en masse, mais sans jamais atteindre la majorité. Quelle pouvait être la réaction de l'abominable Staline en pareille circonstance, où l'on osait s'opposer à lui ?

Elle était effectivement terrible et confinait même à la monstruosité. C'est ce que Robert Conquest nous rapporte dès les tout premiers mots du seizième paragraphe :
"Une fois de plus, Staline parut faire preuve de modération. Il accusa Kamenev et Zinoviev de vouloir détruire la majorité."

Mais, eux-mêmes, comment étaient-ils ? C'est ce que nous dit la suite du même paragraphe...

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