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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
23 mars 2012

23. Encore un massacre !

C'est toujours le dix-neuvième paragraphe qui nous le dit :
"Les manifestations du 7 novembre [1927] aboutirent à un fiasco."

Robert Conquest nous laissant dans l'ignorance complète sur la façon dont ce "fiasco" avait pu se matérialiser, nous pouvons nous en tenir à penser que la foule n'y était pas. S'agissait-il d'ailleurs simplement de rassemblements plus ou moins importants ou de la mobilisation d'escouades destinées à ne pas faire que passer par ici et repasser par là ?... Le fait est que l'affaire paraît avoir lamentablement échoué : éloigné de l'armée, Trotski n'était apparemment plus guère dangereux. Garderait-il toutefois la volonté de l'être ? Quoi qu'il en soit, il venait de faire la démonstration publique de ce dont il était capable.

Quelle mesure "disciplinaire" ces manifestations - quel qu'en fût l'objectif dernier - ont-elles attirée sur leurs protagonistes ? Voici la réponse de Robert Conquest :
"Elles eurent pour seul résultat de faire exclure Trotski et Zinoviev du Parti, et Ka-menev, Rakovski, Evdokimov et Smilga du Comité central. Zinoviev et ses partisans ca-pitulèrent."

C'est-à-dire qu'ils firent amende honorable : comme d'habitude, en attendant de reprendre leur place. Voici donc, une fois encore, des flots de sang qui coulent à cause de l'abominable Staline !...

Mais où est donc passée la composante principale de cette petite affaire ? Et quelle va être son atttitude après cet échec au moins apparent. Que vont donc décider les com-parses ?...
"Ceux de Trotski refusèrent de se soumettre."

Nous connaissons la suite : procès, tortures, condamnations à mort, exécutions... Pauvre Trotski.

Mais la réalité ne fut pas du tout celle-là... Ce qu'il faut remarquer, c'est que le danger que représentent les activités plus que brouillonnes de cette opposition à la personne de Staline et à la majorité qu'il a su rassembler depuis la mort de Lénine, tient d'abord à la personne même de Trotski et non pas à la politique dont il serait porteur. C'est en lui-même qu'il est un danger pour l'ordre public, au milieu d'une population qui ne veut pas de lui - R. Conquest nous l'a dit, et l'échec des manifestations qu'il a voulu susciter le démontre -, d'une population qui serait, par ailleurs, bien en peine de dire ce qu'il y aurait à attendre de l'éventuelle réussite de l'une de ses foucades.

Mais combien de personnes Zinoviev et lui-même pouvaient-ils espérer mobiliser dans un pays de la dimension de la Russie de la fin des années 20 ? Et combien ont consenti à rentrer dans le rang ? Robert Conquest a l'extrême bonté de nous le dire :
"Le nombre des trotskistes et des zinoviévistes est facile à déduire : deux mille cinq cents opposants abjurèrent leurs idées après le congrès de 1927 et quinze cents furent expulsés." (dix-neuvième paragraphe, encore)

"Expulsés"... du Parti : c'est terrible !

Et encore ne sont-ce, là, que ceux qui ont accepté de reconnaître leurs fautes et de s'amender au plus vite... Nous tremblons pour les pauvres trotskistes récalcitrants... Quant à leur chef, grands dieux !...

 

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