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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
14 mars 2012

32. Un vice typiquement stalinien : le respect des majorités

Ce qui nous inquiète désormais, c'est de voir surgir ces staliniens qu'en y mettant des guillemets Robert Conquest qualifie de « modérés ». C'est en effet une bizarrerie aussi possible qu'un mouton à cinq pattes. Or, pour qu'il rejoigne sa légende noire, il importe qu'enfin Staline se durcisse. Nous ne perdons pas de vue qu'il va lui falloir assumer quelques dizaines de millions de victimes, au bas mot... Ficelé comme il l'est pour l'instant, va pas vraiment suffire à la tâche, notre gaillard !

Mais il est impossible de ne pas y venir avec un certain désespoir (coeur du treizième paragraphe) :
"En fait, Staline lui-même cédait parfois avec une apparente bonne grâce aux majorités hostiles, en laissant à Kaganovitch et à ses associés le soin de prendre les positions extrêmes."

Arrêtons-nous très vite : la situation est extrêmement grave. Et ce n'est pas la première fois que nous y prenons cette lavette de Staline... La majorité ! Pire, les majorités "hostiles" ! Comment est-il possible, une seconde, de céder devant elles ? N'est-ce pas parfaitement antidémocratique ! Mais, voyons, les majorités, ça se fusille !

Quand on a la trempe d'un dictateur !... Une vraie pitié, ce Joseph... Et Robert de nous enfoncer le poignard dans le coeur :
"Les modérés semblent en avoir déduit qu'ils pourraient décider Staline à accepter un compromis et à s'accommoder d'un pouvoir non autocratique."

Voici vraiment de quoi s'étrangler !... Disons-le : il y a manifestement du vice chez ce père Joseph qui ne cesse de plier devant la majorité rassemblée autour de la ligne politique naguère définie par Lénine. Nous venions effectivement à la pêche au dictateur, et nous voici en présence d'une véritable chiffe molle.

Pauvre Kaganovitch ! Pauvre membre éminent de cette cohorte des années 20 dont il était "l'élément le plus stalinien". Et le voici maintenant obligé de tenter de regonfler cette baudruche de Staline (début de ce terrible quatorzième paragraphe en forme de chemin de croix ) :
"Il ne fait en effet guère de doute que Kaganovitch et ceux dont les noms sont associés au règne de la terreur stalinienne mirent tout en oeuvre pour dissuader Staline de pratiquer une politique de détente."

La phrase d'après est pourtant étrange :
"Car si le Parti avait absous Staline, un changement de politique aurait certainement entraîné leur chute."

D'où il nous faut déduire que l'éventuelle terreur dite stalinienne aurait été, d'une certaine façon, imposée à Staline par Kaganovitch et compagnie. Jusque-là, nous ne savons d'ailleurs pas vraiment de quoi il convenait d'absoudre cet homme parfaitement rétif à toute dictature...

Halte-là, s'exclame Robert Conquest qui, en un tour de main, renverse toute la sauce sur un Staline qui n'en peut mais :
"Que Staline ait eu besoin de leurs encouragements est en revanche plus douteux : il était à la fois trop méfiant et trop ambitieux pour que les efforts de ses conseillers affectent beaucoup ses décisions. Khrouchtchev décrit probablement avec justesse la hiérarchie de l'influence lorsqu'il écrit : « Le comportement arbitraire d'un seul encouragea et permit l'arbitraire chez d'autres. »." (quatorzième paragraphe)

Fascinant, le petit père des peuples : saut périlleux arrière ! renversement dans son contraire ! transplantation immédiate dans la stratosphère du mal !

Tu vois bien, Joseph, que, quand tu le veux, tu le peux. Grâce au témoignage "probablement" incontestable d'un quelconque Khrouchtchev.

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