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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
27 février 2012

48. Boukharine nous initie aux arcanes de la dictature du prolétariat

La longue liste, établie par Boukharine, des adversaires du pouvoir soviétique, nous permet de mesurer l'extrême difficulté de tenir tête à tout ce monde, d'autant que, dans le conflit interne à la société russe elle-même, l'intervention des armées impérialistes avait ajouté une masse considérable de violences et engendré toute une série de destructions supplémentaires.

Voici la suite du texte de Boukharine :
"Toutes ces couches, classes et groupes sociaux mènent inévitablement une lutte active contre le prolétariat sous l'hégémonie politique des représentants du capital financier et sous l'hégémonie militaire. Il est nécessaire de repousser ces attaques et de désorganiser l'ennemi. Toutes les autres méthodes de lutte de l'ennemi (le sabotage par exemple) doivent être aussi réprimées, etc. Tout cela, seule une « violence concentrée  » peut le faire."

Cette violence concentrée, c'est à quoi correspond, dans la période de transition au socialisme, la dictature du prolétariat. Sa raison d'être est double. Elle comporte une part de destruction et une part de création. Boukharine en rend compte de la façon suivante :
"Au fur et à mesure que le prolétariat surmonte cette lutte et que toutes ses forces se rejoignent autour d'un point de cristallisation de l'énergie sociale révolutionnaire - la dictature du prolétariat - le processus de décomposition de l'ancienne mentalité commence à s'accélérer dans les groupes économiquement utiles et non parasites du camp ennemi. Il faut prendre en considération tous ces éléments, les rassembler, leur fournir une situation nouvelle, les faire entrer dans des cadres de travail nouveaux . Et cela ne peut être fait que par l'organisation contraignante de l'État  prolétarien."

Croit-on qu'il soit si facile, au régime capitaliste lui-même, de faire entrer dans son système d'exploitation toutes celles et tous ceux qui y sont récalcitrant(e)s ?... Quant au façonnement idéologique, politique, religieux, professionnel, publicitaire, etc., ne croit-on pas qu'il y mobilise une énergie et des moyens matériels considérables ?

Mais le prolétariat lui-même subit une contrainte supplémentaire qu'il serait facile de perdre de vue, et sur laquelle Boukharine a parfaitement raison d'insister :
"Cependant la contrainte ne s'arrête pas aux classes dirigeantes et à leurs groupes proches. Au cours de la période de transition, et sous d'autres formes, elle s'applique aux travailleurs et à la classe dirigeante elle-même . Il faut que nous éclaircissions cet aspect."

Pourquoi une contrainte spécifique sur le prolétariat lui-même, dont pourtant nous voyons qu'il est censé exercer la dictature ? La réponse est tout ce qu'il y a de plus logique. Boukharine la formule de la façon suivante (c'est lui qui souligne : il n'y a pas) :
"Le prolétariat a pris le pouvoir en tant que classe. Il ne faut pas conclure pour autant à l'homogénéité de cette classe, où chaque membre représenterait la moyenne idéale. L'avant-garde du prolétariat attire activement à elle d'autres éléments. Elle est une grandeur consciente, agissant avec réflexion, organisatrice. Elle attire les sympathi-sants, qui « sympathisent » instinctivement avec la révolution mais ne peuvent claire-ment formuler les objectifs et préciser la ligne à suivre. Au regard du développement il n'y a pas de frontière entre l'avant-garde et cette couche très étendue. Par contre il se produit une intégration constante dans la couche progressiste de forces de plus en plus nouvelles. Ce processus tient lieu de soudure interne, et c'est celle-ci qui crée la classe."

Ici aussi il y a, au départ, une grande diversité sociale et idéologique : l'intégration de ces éléments à la classe ouvrière qui a pris pour tâche de réorganiser l'ensemble de la société dans un schéma dont l'exploitation doit être entièrement bannie exige des moyens particuliers qui ne peuvent, devant certaines difficultés, qu'inclure une contrainte rapportée au niveau d'opposition qu'elle rencontre. Nous laisserons dans la suite à Boukharine le soin de nous en dire plus sur cette question essentielle.

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