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Les crimes de Staline... Quelles preuves ?
23 février 2012

52. Une trahison de dimension mondiale, rien que pour abattre Staline et le parti bolchevique

Après avoir naguère voulu "renverser Lénine", il s'agissait donc, pour Boukharine, de trouver le moyen, en l'attaquant par la gauche ou par la droite, d'en finir avec Staline, et avec la ligne bolchevique dont il ne cessait de se montrer le garant. Dans le dixième paragraphe, Robert Conquest nous indique en quoi consistaient les reproches que le successeur de Lénine avait d'abord adressés à la gauche :
"A l'époque de l'attaque contre la gauche, Staline s'opposa fermement à l'idée d'élaborer « des plans extravagants pour l'industrie sans faire le bilan de nos ressources » et blâma en termes cinglants « ceux qui considér[ai]ent la masse paysanne laborieuse comme une vache à lait à exploiter au bénéfice de l'industrie »."

Ce qui paraît tout ce qu'il y a de plus raisonnable... Or, la suite immédiate du propos de Robert Conquest mérite d'être lue avec la plus grande attention :
"Mais, peu à peu, il commença à envisager la question sous un autre angle et adopta la politique de l'aile gauche sous sa forme la plus rigoureuse." (fin du dixième paragraphe)

Ce qui signifie qu'après avoir vivement combattu la politique prônée par cette aile gauche, Staline s'en serait effrontément saisi pour la faire valoir lui-même... Ainsi, venant de la droite (le côté de ceux que Robert Conquest avait précédemment désignés comme des "couards"), il serait tout à coup passé à gauche.

Un minimum d'attention à ce que Robert Conquest nous a lui-même rapporté nous permet de voir que ce n'est pas cela du tout. La gauche prétendait agir sans tenir compte de la situation réelle et sans se donner ni le temps ni les moyens de l'évaluer, et, par ailleurs, elle traitait a priori les paysans comme des adversaires. Voilà pour le gauchisme en général.

Quant au reste, les propos de Robert Conquest nous permettent de constater qu'il n'y a eu aucun changement de ligne politique chez Staline... Il y a un temps pour tout : l'analyse de la situation d'abord, et ensuite la prise de décision à partir de critères objectifs et non pas d'une détermination très personnelle engagée au nom de tel ou tel sentiment particulier.

Difficilement battable sur le terrain de la grande politique définie au grand jour, et appliquée avec mesure et constance, Staline ne paraissait plus pouvoir être atteint autrement que par des moyens obliques... C'est à quoi ses opposants trouvèrent bon de s'abaisser. Mais apparemment, Robert Conquest trouve cela tout à fait méritoire :
"Le 11 juillet 1928, Sokolnikov organisa une rencontre secrète entre Boukharine et Ka-menev. Ce dernier fit un résumé de la conversation qui, finalement, fut divulguée et publiée à l'étranger." (début du onzième paragraphe)

Dans un monde où l'Union soviétique était si terriblement isolée, ce dernier point est évidemment on ne peut plus significatif...

 

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